Restauration de peintures sur différents supports
LA PEINTURE SUR TOILE ET SA RESTAURATION
Utilisé depuis l’Antiquité, en Europe la toile est largement délaissée au profit d’autres supports tels que le panneau de bois dont elle participera à l’enduit au moyen-âge.
Progressivement adopté pour ses aspects pratiques (transports facile, légèreté, …), c’est entre le XVIe et le XVIIIe siècle qu’elle s’imposera en Europe, depuis l’Italie. Les toiles possèdent une très grande diversité dans la matière et les textures offrant donc aux artistes la possibilité de jouer sur une multitude d’effets selon le type de toile choisie.
Les différentes sortes de toiles sont :
- les fibres naturelles : végétales (coton, lin, chanvre), ou bien animales (laine, soie)
- les fibres chimiques : artificielles (composantes naturelles + soie)
- les fibres synthétiques : nylon, tergal, polymères.
Il va sans dire que chaque matériaux nécessite une approche différente et chaque toile doit ainsi être scrupuleusement analysé avant d'être restauré.
Restauration complète de peinture sur toile avec manquements
La restauration de peintures sur toile implique un enssemble d'interventions différentes pouvant varrier d'un paneau à l'autre.
Voici les grandes étapes de cette intervention, chacune pouvant demander plus ou moins de travail selon chaque cas particulier :
- protection des parties endommagées avec papier japonais.
- Nettoyage.
- Renforcement des bords fragilisés, unification et retouche des parties manquantes.
- Vernissage.
LA PEINTURE SUR BOIS ET SA RESTAURATION
La peinture sur bois a donné naissance à la peinture de chevalet. Apparu avec les portraits du Fayoum en Egypte, elle n'est alors pratiquée que de façon exceptionnelle et ne devient courante qu'à partir du XIVe siècle.
Le bois possède une grande variété d'essences. Chaque région utilise ses propres bois, ce qui nous aide d'ailleurs à en localiser la provenance et contextualiser la création de l'œuvre.
Voici Dans les grandes lignes l'utilisation qui est faite du bois en Europe :
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En Italie :
- le peuplier est utilisé presque exclusivement ; à grain fin, blanc, homogène et tendre.
- le tilleul ; bois blanc, teinté de rose.
- le tulipier ; bois jaune verdâtre.
- le sycomore ; bois tendre.
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En Espagne : le pin sylvestre, très résineux est largement préféré.
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En Flandres : le chêne brun ou noir dont les rayons donnent un effet maillé au dos du support.
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En France : le chêne, le noyer, le châtaignier, le tilleul.
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En Allemagne du Nord et en Angleterre : le chêne également ; bois dur, généralement dessevé par flottage.
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Au Portugal : le châtaignier est largement utilisé et le chêne importé est préféré pour les commandes onéreuses.
Restauration complète de peinture sur bois avec manquements et fracture du bois
La restauration de peintures anciennes sur bois implique un ensemble d'interventions différentes pouvant varrier d'un paneau à l'autre.
Voici les grandes étapes de cette intervention, chacune pouvant demander plus ou moins de travail selon chaque cas particulier :
- tests de PH et de viscosité visant à déterminer la composition de la couche picturale.
- protection des parties endommagées
- Nettoyage.
- Renforcement des bords fragilisés et reconstruction du bois.
- Retouche des parties manquantes.
- Vernissage.
LA FRESQUE MURALE ET SA RESTAURATION
La peinture murale étant l'une des plus anciennes formes d'expressions artistiques connues, sa longévité lui a donné le temps de prendre de nombreuses formes et diversifier ses techniques. Dès la haute antiquité elle devient l'outil favori des cercles intellectuels et politiques afin de transmettre des messages qu’eux seuls puissent comprendre par le biais d’allégories et d’un lexique symbolique propre ou bien d’impressionner les visiteurs avec des mises en scènes du pouvoir.
LA COUCHE PICTURALE
La couche picturale se compose généralement :
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d'une première ébauche, couche dite « alla primat ».
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de deux couches de peinture servant à construire l'oeuvre.
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Fréquemment dans les peintures modernes, on retrouve ensuite une couche d'empâtements
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d'une couche liante appelée l' « exsudat ».
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d'une dernière couche riche en liant et superficielle, un « glacis » ou un « jus » ; la peinture en faible quantité est mélangée à de la térébenthine, afin de composer un jeu de transparences.
La peinture en elle-même se compose de pigments en suspension ou en émulsion dans un liant.
Le pigment étant d'origine animale, végétale, minérale ou du résultat de réactions chimiques comme l'oxydation.
Le liant qui a servi à l'exécution d'une œuvre n'est pas toujours visible à l'œil nu. Aussi, la détermination de la nature du liant par des tests est primordiale dans tout travail de restauration quel que soit le support.